mercredi 8 avril 2009

La liste des choses qui m'indispose



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Je fais la liste des choses qui m'indispose
Toi, toi, toi, besoin d'une pause
Je te rends les soucis que tu me causes

Tu t'es trompé d'étage mon mignon
Il n'y a pas de case multi relation
Ni chantage ni perversion


Ici il n'y a ni repris ni échangé
Aucun amour en CDD
C'est la porte à côté
Vire la périmée pour y accéder


Tu aimes comme tu changes de chaussette
Aujourd'hui fade brunette
Demain jolie blondinette

Ca sent le roussi
Tu cherches les conflits
En étant dans un autre lit

Pas de secousses sismique
Tu ne créeras pas le hic
Il m'en faut plus pour avoir le déclic

Je baigne à mon aise dans mon univers de mousse
Fantasme sur ma jolie frimousse
Dors sur tes remords, moi je n'ai pas filé en douce

Je vis à l'ombre des bombes
Aller retour sentimental en trombe
Souffrir pour toi éternellement serait un comble

Mon extrémiste à 2 balles
Toujours fringué en noir
Soyons réaliste, tu m'aurais donné le cafard !

Je fais la liste des choses qui m'indispose...

lalalalalala

lundi 6 avril 2009

Syndrome


« -Maman, pourquoi la fille elle est allongée par terre ?

-C’est parce qu’elle est fatiguée chéri, elle se repose. »


Je gisais à même le sol, recroquevillée dans la position du fœtus.


« -Maman, pourquoi y’a presque pas de lumière dans la pièce dans laquelle elle est?

-C’est parce qu’elle n’en a pas besoin mon cœur.»


Je te vois petit garçon. Je ne dors pas. Je vois également ta maman mais d’une façon différente de la tienne. Cette même maman qui, quand tu auras 13 ans, partira avec un homme dont tu ne connaîtras jamais le nom.

Je vous vois tous tels que vous êtes réellement. Vos défauts, vos faiblesses, votre inutilité.


« -Maman, c’est une princesse ?

-Pourquoi dis tu cela mon bébé ?

-Elle est belle comme une princesse avec sa robe colorée et ses longs cheveux blonds.»


L’apparence, encore et toujours…

Il faut donner aux gens ce qu’ils attendent de toi, peu importe que ça corresponde ou non à ce que tu es réellement. Je vais te révéler un secret petit garçon, ma robe bariolée comme les cavités ailées des papillons ne reflète pas l’intérieur de mon cœur.


« -Maman, elle va sortir un jour ?

-Je ne sais pas…»


Non, je ne sortirais pas. Je suis coincée dans la pièce de mon âme pour l’éternité.

Je regardais lentement autour de moi : une pièce vide, sombre, sans porte ni fenêtres. Un univers étrange empli de fantasmes, éblouit par la clarté d’une simple bougie.

Trois murs impénétrables et sur l’autre rive, devant moi, une longue vitre.


Je suis dans une vitrine où chaque passant m’épie.

Les enfants curieux questionnent leurs parents.

Les femmes haussent les sourcils et se servent de ma vitre pour arranger leur maquillage.

Les hommes sourient, appellent, frappent contre la vitre en proférant des insanités.

Tout le monde bouge si vite autour de moi tandis que je reste immobile.


Il y avait à présent un petit attroupement devant ma vitrine. Des visages froids, fermés.


« -Partez tous, » murmurais-je.


« -Oh regarde maman, on dirait qu’elle parle !

-Non chéri, je n’entends rien.»


Vous n’entendez pas parce que vous ne voulez pas écouter. Combien de fois ais je crié, hurlé l’écho de ma peine.

Les gens se pressaient contre la vitre pour mieux voir. Moi je ne veux pas vous voir, vautours attendant la décomposition de mon être.


C’est à ce moment précis que je te vis. Toi. Mon contraire par le physique mais mon double par le cœur. Tu étais là, au milieu de cette foule, mal à l’aise d’être parmi ces gens. Je me relevais lentement en m’appuyant sur les coudes pour mieux te regarder. Oui, il n’y avait aucun doute, c’était bien toi que j’attendais.


Je me mis lentement debout, ma robe se déployant sur mon corps gracile et m’approchais de la glace sans te quitter du regard. Tu semblais éprouver un mélange d’étonnement et de fascination.


« -C’est Toi, prononçais-je à voix haute. Viens… approche… délivre-moi stp…»

Les yeux écarquillés tu voyais mes lèvres remuer mais tu ne comprenais pas ; l’épaisseur de la vitre étant trop épaisse pour que tu m’entendes.


« -Je t’ai attendu depuis si longtemps…, murmurais-je, les yeux brillants.

-Je ne t’entends pas, » répondit le garçon.


Je posai ma main contre la vitrine, essayant de te toucher. Je souriais ; c’était tellement rassurant de t’avoir devant les yeux, de pouvoir presque sentir ton parfum, la chaleur de ton corps.

Dans quelques instants, je pourrais te serrer contre moi, enfouir ma tête au creux de ton cou et soupirer de bonheur.

Tu souriais aussi et tes yeux laissaient transparaître ton envie de me rejoindre.


« -Mets ta main contre la vitre mon amour…, disais je dans un souffle. Nous serons ensemble pour toujours. Tu me rejoindras dans cette pièce et nous nous suffirons à nous-mêmes, retranchés des autres, flottant au gré de notre amour infini. »


Tu approchas lentement ta paume pour la poser contre la mienne. Plus que quelques centimètres et nous serions réunis pour l’éternité.

6 cm.

5 cm.

4 cm.

3 cm.

2 cm.

1 cm.


« -Bon tu viens ! Y’a rien d’intéressant à voir ! » dit une jeune fille brune en attrapant le bras du garçon.

Le garçon continuait de me regarder, hypnotisé.

« -Allez dépêche toi ! continua la brunette sur le même ton.

-Oui d’accord, j’arrive… » répondit le garçon, résigné.


Sans comprendre immédiatement ce qu’il se passait, je te vis me faire un sourire maladroit avant de te retourner très lentement.


Mon cœur cessa de battre. Je tremblais de la tête aux pieds.


«-Non, attends, tu peux m’entendre ! Il te suffit d’écouter, de comprendre à travers les signes que je t’envois… Lis entre les lignes de cette glace !»


Je te voyais t’éloigner doucement, comme dans un film au ralenti. Les mains crochues de la brunette encerclant ton bras et te tirant inlassablement toujours plus loin. Plus loin de moi.

Je fus prise d’une panique terrifiante, mon ventre se tordait et ma tête vacillait.


« - NOOON ! NON NE PARS PAS ! JE T’EN SUPPLIE ! NE ME LAISSE PAS ICI ! criais je de toutes mes forces. NE PARS PAS AVEC ELLE ! REVIENS!»


Je frappais désespérément contre la vitre, essayant de la casser pour te rattraper. Je voulais la briser en mille morceaux, briser tous ces regards inquisiteurs pervertissant ma vie, faire éclater tous ces mots retenus, tous ces mots étouffés par cet écran.


« Je…, ma voix fut noyée par un flot de larmes. Reviens… reviens… reviens !!!!»


Tu t’éloignais peu à peu à travers la foule. Je n’arrivais plus à distinguer que ta chevelure noire.


Les larmes se succédaient les unes aux autres, sans fin, dévalant sur mes joues, créant des sillons noirs. Mes ongles griffaient la vitre. Mes pieds étaient rougis à force de taper contre cette infinité de vide.


Je désirais seulement être avec toi, te consoler, te soutenir dans les épreuves, t'aimer comme personne ne t'aurais jamais aimé et te faire sentir à quel point tu étais unique à mes yeux.


Je me laissais glisser lentement le long de la vitre, fixant le dernier endroit où je t’avais vu t’éloigner.

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« -Maman, pourquoi elle pleure la fille ?»


[To la personne qui se reconnaîtra... ou non]